Heaven Isn't Enough
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 our insides all turned to ashes ♣ eileen and èimhìn

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GUARDIAN HUNTER
Èimhìn Halloran
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Èimhìn Halloran
MessageSujet: our insides all turned to ashes ♣ eileen and èimhìn   our insides all turned to ashes ♣ eileen and èimhìn EmptyDim 27 Fév - 18:51



And the clouds above move closer looking so dissatisfied
But the heartless wind kept blowing, blowing

    il faisait noir. Tout avait toujours été noir. Un long couloir de lumière, devant moi. Je marche, lentement, et le bruit de mes pas résonne dans ce tunnel de néant. Je rêve, j'en suis bien conscient, et pourtant, quelque chose me fait croire que ce n'est pas un simple rêve. Il me semble que je suis au bout, et j'entre dans une pièce spacieuse. La lumière derrière moi, fixée à mes rétines, continue de m'éblouir, et le temps que mon regard s'habituer à cette nouvelle clarté, je ne peux me fier qu'à mes autres sens.

    Je sens le parfum des cheveux d'Eileen, toujours cette même odeur enivrante et agréable, comme à notre première rencontre, dans cette rue. Ma peau ressent le courant d'air qu'elle produit lorsque son corps passe devant moi, et je me rends compte qu'en réalité, son odeur n'est plus tout à fait la même. Il y a un je ne sais quoi de différent, un ton plus poivrée . J'ouvre les yeux et le spectacle d'une famille heureuse de déroule devant moi. Je songe tout d'abord que je suis peut-être dans le passé d'Eileen. Mais alors... Qui sont ces enfants au sol, et pourquoi vois-je Anselme ici? Mais soudain, Eileen repasse devant moi, et je peux voir qu'aux coins de ses yeux et de sa bouche, de petites rides d'expression sont apparues. Non, impossible, serait-ce...

    Je comprend soudain. Ce rêve, c'est ce qu'aurait été la vie d'Eileen sans moi. Elle est si joyeuse, et si belle. Mais elle tourne ses yeux cobalt vers moi pour la première fois, comme si j'étais l'objet d'une apparition soudaine. Son visage se tord en une expression de haine si terrible que mon cœur fait un bond. Ses yeux prennent la couleur cramoisie d'une lune a l'agonie, et mon crâne explose de douleur. POURQUOI? POURQUOI!

    Je me relève soudain, le souffle court. Ce n'était qu'un rêve, un simple rêve. J'essaie de calmer le rythme de mon cœur, comme j'en ai l'habitude, et en quelques secondes, il retrouve son état d'organe inerte. Je jette un coup d'oeil à Anarchy, posée sur la pauvre table de chevet en bois attenante au lit, et après un regard au réveil, je finis par me lever. Que j'ai mal, nom de dieu. Simplement vêtu d'un sous vêtement, j'enfile un jean à la va-vite, sans prendre la peine de mettre un tee-shirt, comme a mon habitude. Le tissu m'irrite et provoque en moi une sensation d'enfermement et de cloisonnement. Je ne porte que rarement un haut; a vrai dire, seulement lorsque je sors. Je reste debout quelques instants, une main frictionnant le bandage qui entoure mon cou. Deux trous. Deux trous minuscules que cette Night Class a percé dans ma peau et dans mon cœur. Si j'avais vite récupéré ma condition physique malgré les séquelles qu'elle m'avait infligées, je n'avais cessé de me poser d'autant plus de questions, qui me torturaient jour et nuit. 

    Mais j'entends un bruit sur la porte de mon appartement. Eileen... Que fais-tu ici, bel ange? Je t'avais pourtant interdit de venir seule ici. Ce quartier est mal famé, et je ne doute pas que tu risques de t'attirer des ennuis. Étouffant un bâillement, je vais lui ouvrir la porte, qui produit aussitôt un grincement douloureux. Et la voilà, sur le pas de la porte, avec ses grands yeux et son si beau visage. Je me sens secrètement soulagé de ne pas avoir rencontré à nouveau le visage de sang de mon cauchemars. Eileen... Si tu savais. Pourquoi vient-elle une nouvelle fois dans les abymes de mon âme? Elle y a accès si facilement, elle lit si aisément en moi... Ces abysses ne sont pas pour elle, et pourtant, elle semble toujours vouloir s'y enfoncer plus profondément... Elle pourrait s'enfuir, me laisser sombrer, seul, mais elle s'obstine, encore. Que suis-je pour toi Eileen? Que me disent tes grands yeux?

    Je souris amèrement dans mon fort intérieur, et je me colle au mur afin de la laisser passer, pendant qu'elle jette un regard désapprobateur sur ma tenue légère, tentant peut-être de masquer avec trop de force cette approbation silencieuse et involontaire qui se dégage d'elle. Peut-être est-ce là sa seule faiblesse ordinaire. Je ricane intérieurement en songeant qu'elle doit sûrement penser la même chose d'Anselme, tandis que je ferme la porte derrière elle. Je hume silencieusement l'arome de ses cheveux lorsque sa frêle silhouette passe devant moi, et je fronce les sourcils lorsque je me rend compte que leur odeur n'est pas la même. Cette certaine attente et gêne qui se dégage d'elle me pousse même a penser qu'elle m'a ainsi proposé un test. Je ne te comprends pas. Est-ce de l'espoir qui t'abrite? Qu'espérais-tu? Que je ne remarque rien? Ces choses insignifiantes, je les remarque toujours. Chaque fois que tu es la, c'est toujours l'odeur de tes cheveux, la courbe de tes hanches, la douceur de ton sourire qui me rappelle qu'au delà du néant qui est mon quotidien, tu es là. Je suis là, a essayer de te protéger, dans l'ombre.

    Je m'assois sur une chaise, en face du lit, les pieds poses sur le sol, les genoux écartes, les coudes poses sur les genoux et la tête tenue sur les mains liées, tel un penseur. J'observe Eileen qui se pose en face de moi. Toujours silencieux, je me penche vers elle et je humes a nouveau sa fragrance, les yeux clos. Je me recule et je constate, avec un sourire éclair: " Je préférais l'odeur de l'autre. " ce sont mes premières paroles depuis plusieurs jours - qui m'ont semblés des siècles - et ma voix me parait grave, presque sinistre. Je n'ai jamais été très loquace, et depuis toujours, me semble-t-il, c'est Eileen qui alimente les conversations. Le son de sa voix me suffirait amplement pour vivre, si je connaissais au moins ce qui me constitue, ce qui fait que je suis ce que je suis. Quel était mon nom, quelle était ma date de naissance, avais-je une famille? Quelle est cette puissance qui est en moi et qui me ronge? QUI SUIS-JE? A nouveau, je ferme les yeux et je me replonge, convulsivement dans l'étendue du champ de mine qu'est mon esprit. Je m'y noie, je perds pied, je disparais dans le feu de cet enfer sans fin, avec le plaisir morbide d'un drogué qui se pique une énième fois. Je suis un évadé dans un labyrinthe sans fin, et je cherche la clé de mon propre être. Mais mon corps, mon esprit ne m'obéissent plus, je reste coincé, toujours ce point de rupture. Je souffre, je hurle a l'aide, je me débat, mais désormais, le feu qui l'entourent lèche mon corps et me consume, me ronge de l'intérieur. JE VEUX JUSTE SAVOIR! Je hurles, je m'arrache les poumons, je meurs. Je vous en supplie, libérez moi... Laissez moi...

    Je me réveille de cette torpeur éclair. Mes muscles sont tendus, mon visage assombri par la colere et la violence, baissé  vers le sol me fait souffrir, et mes doigts ont agrippés mes mâchoires, tels des serres. Je voudrais hurler. Je voudrais briser ces chaînes invisibles qui brisent mes poignets et heurtent ma liberté. Mais je ne peux pas, je suis FAIBLE! je suis un homme, juste un homme, je suis INCAPABLE! 

    " Je suis tellement... Tellement désolé Eileen... " je voudrais être la pour la protéger, être là pour elle comme elle est là pour moi. Pouvoir avoir la courage de garder la tête au dessus de l'eau. Mais je suis un lâche. Je me hais. Je veux le pouvoir, je veux être invincible, je veux être fort, et non pas être un poids. Oh, Eileen...
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DAY CLASS
Eileen C. Hadens
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MessageSujet: Re: our insides all turned to ashes ♣ eileen and èimhìn   our insides all turned to ashes ♣ eileen and èimhìn EmptyDim 6 Mar - 5:15

Je passe la tête par la porte et constate que tous les regards sont tournés vers moi. Une salle d’élèves remplie, c’est bien celle de la Day Class. Je n’ai pas vraiment envie d’aller en cours aujourd’hui, mais j’étais tout de même venue voir si, par hasard …
« Eh bien, Miss Hadens, vous attendez le déluge pour vous installer avec les autres ? » Le professeur de littérature m’avait, bien entendu, repérée et l’envie de m’enfuir en courant me donnait plus qu’envie. L’odeur de craie et le grand tableau qui était derrière l’enseignant, me donnaient des envies de meurtres, en ce moment. Je n’avais qu’une seule envie : m’échapper. Prendre la fuite et crier au monde combien j’aimerais être libre de tout ce cirque. Mais non, la réalité était telle, je pris la place voisine à Aslinn et la saluai. Elle était partie un peu précipitamment ce matin, alors je ne l’avais même pas vu en sortant de la douche. Je ne saurais dire ce qu’elle pouvait bien avoir en tête en ce moment, mais une chose était sure : la brune était ailleurs. Mais c’est grâce à elle que j’ai pu éviter les discours lassants de ce passionné de lettres, pour que nous puissions nous sauver. « Monsieur, je pense qu’Eileen ne se sent pas bien ; puis-je l’accompagner à l’infirmerie ? » Et voilà, c’était comme cela que je me retrouvai hors de la salle, hors d’atteinte. Et puis, je n’allais quand même pas m’arrêter en si bon chemin. Il était tôt et la journée promettait d’être bonne, c’est pourquoi l’envie d’aller à Xéres me vint comme une évidence.
Ne pas voir Èimhìn, une seconde, une minute, une heure, une journée, était devenu pour moi une souffrance perpétuelle. Un fait que je n’arrivais pas à contourner, inévitable, mais l’envie de me rapprocher de lui était devenue une obsession. Que faisais-je de cette petite blonde aux idées pures et insoucieuses ? Je ne la modifiais en aucun point ; aucun, sauf ce fort sentiment qui m’accaparait chaque jour un peu plus. Erreur. Ce n’était pas le sentiment qui s’emparait de moi, mais plutôt Èimhìn. Il agissait sur moi comme pouvait le faire un interrupteur sur un circuit, l’élément clé sans lequel on ne peut avancer. Il m’avait. Il me possédait toute entière. Mon corps, mon esprit et mes pensées. Rien de tout cela ne m’appartenait plus désormais et chaque jour un peu plus, je sentais ce gouffre se refermer un peu plus.

J’engage dans la rue qui me mènerait à lui. Aux alentours, pas grand monde, il était bien trop tôt pour que la majorité de ceux qui habitaient par ici ne soient déjà remis de leurs orgies et décadences de la veille. Èimhìn m’avait déconseillé plus d’une fois de m’aventurer dans ce quartier qu’il habitait. C’était bien trop dangereux, d’après lui. Mais je n’en avais que faire, je voulais passer du temps avec lui, le voir tout simplement. Par moment, je scrute les coins de rue, les angles sombres, comme si je pouvais y trouver quelqu’un, comme si je pouvais me rappeler de quelque chose. Comme si je revivais cette soirée, cette rencontre qui bouleversa ma vie. Paisible, j’avance et me dis qu’une fois arrivée, je serais encore plus joyeuse que ce que je ne l’étais sur le chemin, plus heureuse de le retrouver. Enfin. Il ne me reste plus que quelques marches, ces quelques marches qui me séparent de la porte, les quelques marches qui m’empêche d’arriver cinq ou six secondes plus tôt.
Je sens mon téléphone vibrer brièvement et arrête ma course effrénée : c’est Anselme. Longtime no see. Ces messages, aussi farfelus soient-ils, me faisaient sourire par moment, lui et ses manières de Dom Juan quelque fois. Il m’appelle, je ne lui avais pas répondu la nuit dernière ; il m’attire. Il peut agir comme un aimant ou comme une résistance dans un circuit électrique. Le fait d’être impuissante devant lui me laissait perplexe et même, pouvait me répugner ; n’avais-je donc là si peu de force ? Si peu de mental pour pouvoir lui résister ? Anselme n’est pas méchant, et je le sais. Je l’aime. Mais avoir autant de pouvoir sur moi ne faisait que l’éloigner un peu plus chaque jour ; alors que ce n’est juste ce que je demande à Èimhìn. Je ne me comprenais plus, me perdais. Que m’arrivait-il, encore une fois ? Je ne lui réponds pas : il avait attendu deux jours, pouvait-il le faire quelques heures de plus ? Je pense que je décrocherais si jamais il m’appelait. Mais, je n’avais aucun espoir pour qu’il ne le fasse, cela n’était pas dans ses intérêts présents. Mais, sans savoir pourquoi, j’ai toujours eu la conviction qu’il tenait à moi, ne serait-ce qu’un peu, qu’il m’aime aussi fort qu’il pouvait le dire, aussi fort que je pouvais aimer …

Èimhìn. M’attendais-tu ? Certainement pas. Je toque à ta porte. Mais l’idée qu’il ne fût pas là à l’instant, qu’il soit sorti acheter une brique de lait ou autre, ne m’avait absolument pas traversé l’esprit. Je savais qu’il viendrait m’ouvrir, comme il le faisait à chaque fois que je m’aventurais jusqu’à chez lui. Il prendrait cet air faussement réjoui, celui qui disait « combien-de-fois-faudra-t-il-que-je-te-répète-de-ne-pas-venir-jusque-ici ? » Celui qui me faisait rire, à vrai dire. C’est avec cette pensée que je me mis à sourire, même avant que je n’entende ses pas ; ceux qui le menaient jusqu’à sa porte, et jusqu’à moi. Je le fixai dix bonnes secondes avant d’insister mon regard, de persévérer avec un « bonjour » bien matinal. Il ouvre la porte un peu plus grand et me laisse entrer tandis que je soupire, comme si je pouvais lui reprocher sa tenue. Lui, avait cette fâcheuse habitude de ne garder que le bas, de retirer le haut, sans faire attention à ce qui pouvait l’entourer. Il est sûr qu’avec le temps, j’avais finalement réussi à m’habituer à ce corps, à cette présence.

« Tu viens de te réveiller ? » lui lançai-je en avançant un peu plus dans l’appartement, fixée sur ce lit défait. Il venait probablement de se lever et, j’avais sûrement dû le tirer de son sommeil. C’était au moins une bonne chose de faite, je crois. Je refais le lit, comme une maniaque impulsive aurait dépoussiéré un meuble toute les deux secondes et m’y assit. « As-tu déjà … » Je m’arrête en plein milieu de ma phrase, ne me sentant pas vraiment écouté. Il avait l’air d’être ailleurs, lui aussi. Ils en avaient tous l’air. Eimhìn est assis là, en face de moi. À moins de deux mètres et pourtant, je le sens si loin, recroquevillé sur lui-même, la tête dans sur ses paumes puis ses mains bougent, sans que je ne comprenne trop pourquoi. Machinalement, je m’avance, je n’en détache pas les yeux. Il est trop précieux, trop important, trop fragile. Je pose les genoux à terre et caresse doucement ses avant-bras de mes doigts. Bizarrement, c’est plutôt moi qui frissonne à son contact, comme à chacun de ceux-ci, d’ailleurs. Je passe mes mains dans ses cheveux bruns, en démêle la plupart et dessine du doigt les contours de son visage ; je laisse enfin ma paume sur sa joue. « Èimhìn ? » Je ne comprenais pas ce moment, cet instant fut comme un ralenti, comme une pause. Je ne le sentais plus, cette vision de perte me fit horreur et je ne pus m’empêcher de penser à d’horribles issues. Et si j’étais amenée à le perdre, lui, qui m’est si cher ? Comment ferais-je ? Comment … Il était la source de toutes ces énigmes, de toutes ces questions, toutes celles auxquelles je n’avais aucune réponse. Il était lui-même une équation insolvable.

« Tiens, ça te dirait de goûter à un de mes merveilleux plats, ce midi ? » Puis, sans lui laisser le temps de répondre, j’enquille tout sourire : « De toute façon, une telle offre, ça ne se refuse pas. » Je n’avais trouvé que cela, une sorte de changement d’idées … Un peu farfelu et sorti de nulle part, je l’avoue. Qu’on me pardonne. Qu’il me pardonne. Je me lève, passe une dernière fois mes bras autour de lui, de sa tête, et m’éloigne en direction de la cuisine : maintenant, je devais me hâter d’acquérir de hautes compétences en cuisine, car honnêtement, ce n’était pas gagné. Loin de là.
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Èimhìn Halloran
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MessageSujet: Re: our insides all turned to ashes ♣ eileen and èimhìn   our insides all turned to ashes ♣ eileen and èimhìn EmptyDim 13 Mar - 19:14

    « Tu viens de te réveiller ? » « Hm, hm » acquiesçais-je silencieusement. Je ne souhaitais pas m'étendre là dessus. Ni revivre ces quelques secondes d'horreurs qui avaient torturées ma nuit. Elle refait mon lit en désordre, comme elle le fait chaque fois. Une mère trop possessive, voilà ce qu'elle est. Je m'assois sur la chaise, je me perds. Je disparais dans l'abîme de mes pensées. J'entends, dans une galaxie lointaine, l'appel d'Eileen. Comment peut-elle être si loin, en étant si proche ? Je sens vaguement ses mains qui caressent mes bras, ses mains qui démêlent mes cheveux, sa paume sur ma joue. Je suis tellement désolée, tellement navré de t'infliger tout ça... Y a-t-il pire douleur que celle que je connais ? Peut-être bien celle de te voir souffrir. Je ne supporte plus tes yeux qui demandent inlassablement ou je peux être, si loin, si loin de toi...

    « Èimhìn ? » Je relève les yeux vers elle. Des yeux vides. Je tente d'effacer cette colère de mes prunelles, car elle ne t'a jamais été destinée. Je tente de redescendre, redescendre sur cette terre qui m'est si étrangère. « Tiens, ça te dirait de goûter à un de mes merveilleux plats, ce midi ? » Je lui jette un regard désemparé, et elle sourit. « De toute façon, une telle offre, ça ne se refuse pas. » Je me relève soudain, mue par une force inconnue, et j'attrape son poignet. Non, ne t'en vas pas. « Eileen... ne me laisse pas. » Je braque un visage dur vers elle. Le temps s'arrête. Je ne veux pas qu'elle s'en aille. Si elle me laisse ici, je vais retourner dans les entrailles de mon esprit. Je vais la revoir, me lançant son regard haineux. Je vais tout revoir, tout, sauf ce que je tiens tant à voir. Je vais tout perdre, à nouveau ! Dans un brusque élan, je l'attirais à moi, comme je le faisais parfois. Ces besoins si soudains, si puérils, si rares, d'où venait leur source ? Je la serrais contre moi, le visage enfoui dans ses cheveux comme un enfant. Je caresse sa chevelure, absent, les yeux ne voyant plus qu'elle.

    Lentement, je relâche ma pression. Tout s'est envolé. Tout a disparu soudain. Et je me rends compte de mon égoïsme. Elle n'est qu'un substitut à ma douleur, suis-je si cruel ? Pourquoi tout est-il ainsi ? Je pose ma main sur la joue chaude d'Eileen. Oh, Eileen, jolie ange, pourquoi es-tu née dans un monde si cruel, si injuste ? Je détourne le regard, honteux tout à coup, et je me rassois sur ma chaise, la tête baissée. « Pourquoi rien de tout ceci n'a de solution? » Je serre les poings, serre la mâchoire. La colère m'envahit. J'ai peur. Non, j'ai mal. « POURQUOI ?! » Les sanglots me montent à la gorge, et je tente de refouler la haine qui toque aux portes de mon cœur. Mais faible petit organe, tu es incapable de résister, et te voilà, toute fenêtres ouvertes, accueillant l'envahisseur comme un vieil ami. Te voilà ressuscité, des battements te secouent faiblement, mais ta colère augmente, augmente, et tu explose. Je me lève, furieux. J'attrape à nouveau les poignets d'Eileen, et les place entre mon corps et le sien. Des larmes chaudes coulent sur mes joues. Mais suis-je conscient de tout ça ? Suis-je encore vivant ?

    « Pourquoi rien n'est jamais simple ?! Pourquoi ? POURQUOI ? » J'appuie mon front contre celui d'Eileen, et laisse couler les perles de cristal sur mes joues brûlantes. Je brûle, je brûle et j'ai peur de me consumer, de n'être plus que cendre, de disparaître. De te laisser aux mains de tout ceci, de toutes ces choses qui n'ont pas de solutions, de toutes ces choses qui te menacent, petite chose innocente. Je recule d'un pas, et je heurte ma table de chevet. Anarchy tombe dans un bruit sourd qui semble résonner autour de nous, avant de se taire lentement, les ultimes échos de ce bruit mat s'effaçant dans mon oreille. Et tout est si silencieux, soudain. Ma colère s'écoule, fane comme une fleur sans lumière. Et mon visage en face de moi finit de me calmer. Mais tout ceci m'effraie. Je sais que tes yeux lisent dans les miens, que mes pensées n'ont aucun secret pour toi. Je ne veux pas que tu lises l'horreur de mes yeux, Eileen. Je ferme les paupières, laissant les restes d'une larme s'écouler en silence.
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