Cher journal,
C'est la première et la dernière fois que je t'ouvre pour écrire. Je t'ai trouvé en ce jour dans un vieux coin poussiéreux. Je me souviens que c'était Joël qui me l'avait offert le jour de mon anniversaire, pour mes huit ans. Si je suis là aujourd'hui avec ce stylo en main c'est pour écrire, vider tout mon corps de tout ce que j'ai subis depuis ma tendre enfance. Qui sait, peut être que le jour où je ne serais plus là, quelqu'un le trouvera et .. Ouais bon bref. Je vais faire court, tout du moins je vais essayer - c'est assez dur en de tels circonstances. Je suis né a Gaeil en Irlande, je ne sais pas exactement où. Je ne me souviens pas de ma naissance, je sais juste que ce jour là, mon père était déçu que ma mère ne donne pas naissance à un fils. Dés ma naissance, mon père avait de la réticence envers moi, mais soit. Que ce que je pouvais faire de plus. Noah Alix Johanson, deux prénoms simples sans complications. Voilà tel que je me nommais et que je me nomme encore à ces jours. Ma vie était déjà toute tracée avant que je ne sache marcher. Parce que oui, la particularité était que je sois née dans une famille de : Hunters. Ma jeune soeur qui avait deux ans de moins que moi, devions suivre ce chemin. Le chemin de nos parents, de toute cette lignée. Très jeune, vers mes sept ans, on m'expliquait déjà ce qu'était un hunter. Un genre de chasseur, qui devait protéger la race humaine contre les vampires. Vampire .. Un vieux mythe. Tout ceci me rappelait les histoires que me lisait mère le soir, je croyais que ce n'était que des contes, des mythes, de l'inexistant et pourtant .. Ces bêtes existaient bels et biens. Mais ils étaient classés de sangs pures à impures, quelque chose de ce genre, je ne me souviens plus exactement comment ma mère me l'avait expliqué.

A l'âge de mes dix ans, je devais subir un entrainement presque militaire, je devais suivre le parcours de mes parents. Qui plus es, mon très cher père n'arrangeait rien. Me traitant de bonne à rien, que je n'allais pas arriver à faire grand chose de ma vie, que en tant que hunter j'allais vite tomber. J'étais foutue d'avance, je ne valait rien .. Enfin, je suppose que tu vois le genre ?! Rah mais que ce que je dis, tu n'es qu'un bouquin après tout. Mais soit, que ce soit des courses d'endurances ou bien des pompes, je devais me taper un entraînement affreux. Je me demandais si j'allais pas finir à avoir de sacré muscles. Après tout, avais-je vraiment le choix ? Non. En aucun cas. Je n'avais jamais vraiment eu d'enfance, mais heureusement que ma petite soeur était là pour me laisser souffler, pour me donner un peu de soleil dans ma journée. Ma vie avait l'air presque normale .. Tout du moins, jusqu'à ce jour fatidique. Ce jour ci, je devais garder Joël et on avait décidé de se balader un peu en ville. Du monde, oui il y avait pas mal de monde. Elle avait neuf ans, j'en avait onze. Elle ne savait pas grand chose, moi je savais tout sur cette ville. Tout c'est passé l'espace de quelques secondes, elle a lâchée ma main .. Dans toute cette foule, elle était perdue. Dans toute cette foule, je ne la voyait plus. Disparue. Foutue. Panique et stresse, mon coeur tambourinait contre ma poitrine. J'ai crue qu'il allait s'arracher. Je hurlais, je hurlais son prénom. Mais rien, aucune réponse. Une course folle dans les rues pour la retrouver, des minutes, des heures passaient. Jusqu'à ce que je sois dans une petite ruelle et son corps était là. Pâle comme de la neige, ses deux yeux ouverts et son cou qui dégoulinait de sang. Aucun son ne pouvait sortir de ma bouche, aucun bruit. Je m'approchais de son cadavre et l'enroulait dans mes bras. J'étais sous le choque, tristesse mais aussi de la haine. Les marques étaient bien trop révélatrices. Je ne sais pas combien d'heure j'étais restée avec son corps contre moi sans vie, mais .. Je me souviens juste d'un trou noire. Endormis, peut être un malaise émotif, je n'en savais rien. Je ne savais plus.

Les yeux enfin ouverts, j'étais chez moi. Allongée, et j'entendais simplement mes parents pleurer. Mon père accourait dans ma chambre et me traitait de tout les noms, disait que c'était de ma faute, que j'avais tué ma petite et très chère Joël. Je ne disais rien, je ne pouvais plus rien dire. Choque émotif ? Peut être bien. Depuis ce jours, j'ai nourris une haine sans fin pour les vampires, ces monstres qui m'ont enlevés ma petite soeur. Depuis ce jour, je n'ai cessée de m'entraîner. Mais je ne parlais plus, j'avais perdue la parole. Les seuls moments où je parlais était quand je me mettait à genoux sur mon lit et que je priais; oui mes parents étaient très croyants et je devais suivre ce petit rituel. Ils m'avaient appris la langue latine et ce n'était qu'en cette langue que je parlais, point barre. Les années ont passées, mes parents ont succombé au charme de la mort. Ma mère, morte d'un cancer, mon père .. Je ne sais plus. A ces jours, je suis dans une académie, je joue mon rôle de hunter avec les autres. Protégeant ce lourd secret qui me tue petit à petit, du mieux que je peut. Parce que après tout, c'est bien ça mon boulot .. Non ?