CHAPTER I
« Face à la mort celui qui méritera de vivre et celui qui vivra sont deux choses bien différentes. »

Une jeune femme était assise au bar, un simple verre whisky entre les mains, elle attendait, ses longs cheveux roux ondulaient jusqu’à la courbure de ses reins, trop longs, telle des flammes ignorantes et sanguinaires. Ses doigts fins tapotaient la table, dans une mélodie sans fin, ses belles dents blanches et droites mordaient avidement sa lèvre inférieure bien dessinée. Doucement, ses souvenirs revenaient, ses yeux se fermèrent sous le flash, non, non, elle haïssait ça.

Flash-Back

-« Je te hais ! » Hurlait-elle, à s’en déchirer les poumons, à en brûler aux creux d’un volcan.

Doucement, lentement le mal s’insinuait en elle, poison vicieux qui bouillonnait dans ses veines. Le mur était rouge, d’un si beau rouge, son rouge. Des lettres, des mots, tout se mélangeait, si elle l’avait voulu, tout serait déjà fini, elle n’aurait pas créé toute cette mascarade. Pourtant, elle en avait eu besoin, désir caché au fond de son âme, c’était son dernier acte, celui d’une égoïste, c’était ce qu’elle était, une EGOÏSTE ! C’était ça qui était écrit, sur ce mur, ce mur qui semblait il n’y a pas longtemps si blanc. En gros, en pourpre, couleur de sa haine, couleur de son sang. Et il était là devant elle, grand, beau, blond, il lui souriait, durement. Sa prise sur ses jambes coller à sa poitrine se raffermissait, ses genoux s’entrechoquaient. Il ne parla pas, lui donnant juste un simple colt de métal froid couvert sur le manche de cuir, il était magnifique, une pièce de collection. Ses belles mains le tournèrent, plaçant le revolver juste sur sa tempe. « Respire, profondément. Calme-toi. » Ombre honteuse à côté d’elle, lui murmurant les pires crimes d l’humanité. « Si tu joues, c'est jusqu'au bout. Prends un flingue et compte jusque trois. »Il pouvait voir son cœur à travers sa poitrine, il pouvait voir au plus profond d’elle. « Un. » Son doigt glissa dans l’encolure, sur la détente. « Deux. » Les larmes remplissaient ses yeux. Il souriait ce con, encore et toujours. « Trois. » Et elle appuya. Le noir. Les ténèbres. Tendre refuge. Il disparut, avec elle. Ça devait se produire, il était en elle, brûlant aux enfers à ses côtés, droit fier, tel un travail accompli.

Personne n’avait jamais remarqué la gamine au fond de la salle, personne n’avait jamais compris, ce qui s’était passé, sauf elle. Elle, celle qui avait tout vu, tout entendu, même cet homme à la droite de sa mère, alors que c’était impossible, il n’existait pas.

Flash-Back end's

Une main gantée se posa tendrement contre sa hanche. Il était là, une aura particulière l’entourait, peu d’homme comme cela venait la voir, peu était si beau, si fascinant, d’habitude c’était juste des époux voulant réaliser un fantasme. C’était ce qu’elle représentait une créatrice de fantasme, une ambiance, une envie extravagante ou pas, elle ferait tout pour les contenter. Ce qu’elle représentait avait toujours suscité le dégout, cette haine pour les personnes de sa condition. Peu importe qu’elle soit douce, gentille, qu’elle donne tout son salaire à des œuvres de charités, qu’elle aide les enfants malades, elle resterait aux yeux du monde pour toujours, une pute.

CHAPTER II
« Il aimait la mort, elle aimait la vie, il vivait pour elle, elle est morte pour lui. »

Elle était assise, ses yeux se perdant dans le temps d’un orage. Ses jambes contre sa poitrine, sa tête sur la fenêtre. C’était froid, glacial, elle n’arrivait pas se réchauffer avec sa pauvre chemise trop grande, et ses chaussette de ski sur le dos. Son cœur battait faiblement dans sa poitrine, elle pouvait l’entendre, voir ses aller-à. Les gouttes d’eau ruisselantes glissaient contre le verre dessinant des arabesques troublantes, elles n’avaient rien de naturelle tellement elles étaient parfaites, la perfection n’est pas naturelle, elle est créé, disait la sœur Lou-Ann en leur frappant leur dos avec des règles en bois. Ses paupières se fermèrent doucement, chantonnant durement Amazing Grace ; elle qui la connaissait par cœur, chaque mouvement de voix, chaque accord de guitare pour l’avoir tant appris étant jeune. Elle attendait, à l’affut du moindre signe. Le feu crépitant se rajoutait à sa mélodie, lui seul fessant presque disparaitre l’angoisse qui lui hurlait dans son ventre, torturant son estomac. Une douce note sortit de sa gorge, tremblante ses mains pianotaient contre ses genoux, son piano lui manquait, ce si vieux instrument bon pour les ordures qui gisait encore au couvent. La porte claqua. Son corps tout entier surpris dans un sombre saut, sa voix s’éteignait, sa respiration s’accéléra. « Le vent. » murmura-t-elle, les larmes aux yeux, sa main se plaçant sur sa bouche l’empêchant de hurler. Tendre panique qui prenait place dans ses sens. « C’est seulement le vent. » les longues traces salées descendirent sur ses joues, ses dents s’enfoncèrent dans sa chaire. Pourquoi, pourquoi, tout recommençait, ses cauchemars les plus enfouis refaisaient surface. Elle continua à murmurer dans une liturgie sans fin, « Le vent, juste le vent,… » Pourtant elle savait, il était là, lui et son putain de sourire, il était là, le meurtrier de sa mère, il était là pour elle, il était là dans sa tête.

To Be continued ♥